LE TOUR DU THEATRE EN 80 MINUTES (Poche-Montparnasse)

Que se passe-t-il dans la tête d’un comédien, du maquillage aux rappels en passant par les trois coups, l’entrée en scène, les grandes tirades et… le trou de mémoire ? À partir des définitions contenues dans son Dictionnaire amoureux du Théâtre (Plon) et d’une trentaine d’années de pratique du théâtre, Christophe Barbier tente de répondre à ces questions, en s’appuyant sur des extraits de grandes pièces qui parlent de l’art...

LA REVOLTE (au Poche-Montparnasse)

DE AUGUSTE DE VILLIERS DE L’ISLE-ADAM MISE EN SCÈNE CHARLES TORDJMAN Paris 1870, l’heureux banquier Félix converse sur les bilans et investissements du jour avec sa femme Élisabeth. On décidera d’expulser des locataires qui ne peuvent payer leur loyer et d’aller bientôt au théâtre pour se distraire. On se fera des éloges sur la fortune triplée de Félix par les soins d’Élisabeth. Soudain, Élisabeth, le visage pâle et glacé, annonce à Félix qu’elle s’en va. Qu’elle le quitte pour toujours. Après avoir fait les comptes de sa vie, Élisabeth disparaît dans les ténèbres, laissant leur petite fille qui dort, face à la stupeur de Félix qui s’affaisse et s’évanouit… Un sommet de l’art théâtral aussi jubilatoire que terrible. LE FIGARO Magnifique. Julie-Marie Parmentier est miraculeuse. FIGAROSCOPE...

LE SOUPER (Daniel Mesguish, William Mesguish) au Poche Montparnasse

DE JEAN-CLAUDE BRISVILLE MISE EN SCÈNE DANIEL ET WILLIAM MESGUICH Après la défaite de Waterloo et l’exil de Napoléon, Wellington et les troupes coalisées sont dans Paris. La révolte gronde. Qui va gouverner le pays ? Le 6 juillet 1815 au soir, les « faiseurs de rois » Fouché et Talleyrand se retrouvent lors d’un souper pour décider du régime à donner à la France. Si le premier souhaite une république, le second envisage le retour des Bourbons. Aucun des deux ne peut agir sans l’autre. Commence alors une négociation entre deux hommes puissants qui se détestent mais que les circonstances historiques condamnent à s’entendre. Aujourd’hui, comme ils l’ont fait avec bonheur pour L’Entretien de Mr Descartes avec Pascal le jeune, c’est encore avec William Mesguich que Daniel Mesguich s’apprête à jouer Le Souper, lui-même dans le rôle de Talleyrand et William dans celui de Fouché. Outre le bonheur des répliques, l’écriture serrée de Jean-Claude Brisville, qui est une manière de triomphe de la langue française, c’est à l’axe politique qu’il s’agit aujourd’hui de faire prendre de singulières résonances : il va falloir aux deux hommes créer de toutes pièces, et dans un temps record (le peuple gronde aux fenêtres et ne leur laisse, disent-il, que deux heures), rien moins qu’un gouvernement pour la France. République et Monarchie s’opposent ici sans merci dans un bain de fourbe diplomatie, spirituelle et cynique, qui est peut-être à l’aube de toute...

UNE CHAMBRE A ROME (au Théâtre Romain Rolland de Villejuif) de, par, avec Sarah Capony

et avec aussi Quentin Baillot, Erwan Daouphars, Marie Denarnaud, Pauline Moulène, Anthony Paliotti BA et intégrale 2 caméras Avec sa première création, Femme de chambre, Sarah Capony remporte les Prix du Jury et du Public du Théâtre 13 et le Prix de la Révélation féminine du Palmarès du théâtre. Dans ce second spectacle, elle questionne la place du rêve dans nos existences. À travers différentes variations de couples, elle fait valser des séquences de vies emmêlées, où tristesse et joie se côtoient. Ses personnages luttent contre la morosité du monde en colorant leurs vies. Léonard, Jeanne et Samuel sont acteurs, ils jouent dans une comédie italienne gorgée de soleil et d’insouciance. Sur scène, ils sont invincibles et charmeurs. En loge, ils guettent, inquiets, les trop rares spectateurs. Véronika, la compagne de Léonard, accueille les chômeurs dans un improbable comptoir Pôle emploi. Chaque jour, elle se travestit en personnage de film et invite son mari à la rejoindre dans sa “comédie d’un jour”. Angèle est serveuse dans le bar en face du théâtre. En quête d’ailleurs, elle écoute Léonard, les yeux brillants. La pièce de Sarah Capony est comme un film en couleur, libre et léger. Écrit par une actrice pour des acteurs, le texte est interprété avec une finesse et une sincérité rares. Un monde sensible se déploie sous nos yeux. Ici, l’échec est drôle et le désespoir joyeux. L’émotion nous emporte au plus profond des...